mardi 1 mai 2012

Moï moï records



Dans la continuité des circonvolutions incessantes et illuminées du collectif basque du même nom, MOÏ MOÏ RECORDS voit enfin le jour. Multiples soubresauts sonores, tentatives courageuses et inédites de rassemblements autour de la musique (Festival Baleapop & autres lives) ont finis par orienter plutôt naturellement le collectif vers la création de son propre label.
 
Accouchement donc de MOÏ MOÏ RECORDS – dont la mention ‘expérimental easy-listening’ sous-tend la nature des textures sonores à venir – composé des deux branches production et booking (Matthys, Odei, Elorn, Panda Valium, Martouf).

Toujours en famille, MM RECORDS fait le grand saut, et plutôt que traîner des pieds, opte pour le plongeon pleine face avec le sourire dans le foisonnement et l’hyper-vitesse d’une pop culture en panne de renouvellement. Avec ses propres mains et ses petits muscles mis au service d’une volonté du ‘faire-par-soi-même-coûte-que-coûte’, MM RECORDS s’amuse des codes et des signes contemporains pour puiser, digérer et remodeler le ‘son’ selon un schéma personnel, propre à l’esprit MOÏMOÏ : le joie lumineuse du ‘jeu’, le détournement collectif du ‘déjà connu’, et l’envie inépuisable de fêtes, de célébrations du son sous toutes ses formes.

C’est pourquoi MM RECORDS veut avant tout – et malgré des yeux tournés plus sensiblement vers la scène électronique – proposer une manière transversale d’écouter la musique. Aussi bien tourné vers l’expérimentation (modulations et reformatage de l’onde) que vers des sonorités a priori plus facile d’accès (pop), le label sera le terrain de jeu de toutes les scènes, propice à l’émergence d’une ‘autre’ manière d’appréhender la musique : live et l’objet physique ; et de faire la fête ensemble. Jusqu’au-levé-du-soleil.

On a aussi Baleapop qui arrive vite, stay tuned.

mardi 21 février 2012

L'oeil de l'aigle et Retard et la France tu l'aimes ou tu l'écoutes


Cela fait un peu plus d’un an qu’on a démarré l’œil de l’aigle. L’idée de faire des playlists est aujourd’hui tellement improbable et désapprouvée par nombre de personnes, qu’on s’est souvent posé la question d’une telle démarche, sa légitimité parmi celles de mille autres, écoutables et téléchargeables n’importe où n’importe quand. On s’en fiche pas mal au final, ce qui nous intéresse c’est bien sur ce qu’on y met dedans, mais aussi la manière de le faire. On accommode chaque playlist avec des titres-amour, on greffe le tout à une histoire qu’on bricole de toute pièce à l’aide d’un film ou d’autres extraits audio (documentaires, archives), le résultat formant des petits artefacts sonores protéiformes proposant une vision arbitraire, subjective de la ‘pop’ (globale et obscure) et de sa relation avec le Réseau (chacun de ces objets étant nourri via un accès absolue et illimitée à la Grande Discothèque digitale).

L’idée de créer cette playlist France s’est fait assez naturellement suite à un article de Chronic’art assez bien fourni, et proposant un panorama de la scène musicale française. Chose que peu d’autres médias font, ou alors de manière tellement orientée et/ou lacunaire que ça en devient étouffant. On a suivi cette idée, on a sélectionné avec douleurs et émerveillement vingt-et-un titres. Chose complexe car tellement de choses incroyables. La scène française se révèle à nos yeux comme souvent chaotique et terriblement sauvage. De Metz à Strasbourg, en passant par Amiens et Paris, les ramifications sont nombreuses, éclatées, et forment un état d’urgence rare et difficilement reconnaissable ailleurs. Dans le souterrain français il y a des trésors.

On ne fait pas du prosélytisme, on n’est pas chauvin pour un sou, on a juste envie de voir ce qu’il se passe concrètement en ce moment près de chez nous. On se retrouve donc avec cette nouvelle playlist, forcément incomplète – car arbitraire et propre à ce que l’œil de l’aigle propose assez communément ; avec toutes les tares que chacun pourra lui trouver. D’autant plus qu’on s’est dit qu’on ne passerait jamais deux fois un même artiste d’où une multitude d’absents qu’on aurait voulu voir apparaître (d’Egyptology à Catholic Spray, d’Eyes Behind à Petit Personnel). Autant que les artistes l’idée initiale sous-tendait de mettre aussi en avant des labels, collectifs qu’on admire et dont le travail mérite d’être souligné. De nombreux d’autres absents encore.

Cette compilation est réalisée avec les amies de Retard, dont les textes léchés et les illustrations magiques viendront compléter l’écoute comme une aventure tordue et frénétique. Toutes et tous sommes plutôt heureuses-heureux de vous proposer cette nouvelle compilation. Si l’on pouvait on en aurait fait quatre ou cinq ou dix tellement les choses vibrent dans le souterrain. On remercie la copine Charlotte (Ligne Claire) qui nous parle de musique, parfois. A vous.

L’œil de l’aigle